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Par Daniela50 le 6 Avril 2011 à 16:03
Le 17 avril 2008, le grand poète martiniquais, romancier, historien et homme politique, Aimé Césaire, chantre de la négritude nous quittait à 94 ans ; aujourd'hui un hommage national bien mérité, lui sera rendu au Panthéon, aussi j'ai retrouvé sur un de mes anciens blogs un extrait de son flamboyant poéme Cahier d'un retour au pays natal.
Aimé Cesaire a été inhummé dans sa terre natale, seule une grande fresque rappelant sa vie sera visible à Paris. Prima
Il me suffirait d’une gorgée de ton lait jiculi pour qu’en toi je découvre toujours à même distance de mirage – mille fois plus natale et dorée d’un soleil que n’entame nul prisme – la terre où tout est libre et fraternel, ma terre.Partir. Mon coeur bruissait de générosités emphatiques. Partir… j’arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair : "J’ai longtemps erré et je reviens vers la hideur déserté de vos plaies".Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : Embrassez-moi sans crainte… Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai".Et je lui dirais encore :"Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir."Et venant je me dirais à moi-même :"Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse…"Aimé CESAIRE ( 1913 - 2008 )Cahier d'un retour au pays natal
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Par Daniela50 le 2 Avril 2011 à 14:39
" Toi qui sais... " _ je crois que nous ne savons jamais ce que sera demain... un enfant naît, son premier sourire est pour ses parents, mais quel adolescent, puis quel homme sera t-il demain ? ... Toi tu le sais ? _ Moi non, mais j'ai l'espoir que demain tu seras un homme juste et bon, petit Tom ! Prima
Lilac Chorus de Fasani
Toi qui sais
Parle-nous de lilas
Ou de magnolias
Nous qui retenons les noms
Sans saisir la voie du don
De la sève qui gonfle en secret
chaque grappe chaque pétale
Toi qui sais
Apprends-nous à être
Pure couleur pure senteur
Rejoignant de cercle en cercle
Toutes couleurs toutes senteurs
dans l'abandon à la résonance
Toi qui nous renvoies
à notre nom
Apprends-nous à être
Fleurs de l'oubli
et racines de la souvenance
François Cheng( À l'orient de tout )
Quelques mots sur l'auteur :
François Cheng est né en Chine en 1929... c'est en 1949 qu'il s'installera définitivement en France. Après des études à la Sorbonne et à l'Ecole des Hautes Etudes il sera professeur à l'Institut des langues et civilations orientales. En 1977 paraît son premier livre en français et dès lors il n'écrit plus que dans sa langue d'adoption.
François Cheng a obtenu le Grand Prix de la Francophonie en 2001 et a été élu à l'Académie française en 2002.
Ce camélia double est en fleurs et boutons... un plaisir pour les yeux.
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Par Daniela50 le 28 Mars 2011 à 20:57
" Ecrire pour le public, c'est une rude besogne où l'attention est toujours en éveil pour choisir et critiquer tous les éléments fournis par la sensibilité. Ecrire pour soi, c'est respirer " Sully Prudhomme .
Ce poète et philosophe, Prix Nobel de littérarure en 1901, homme pudique, aux délicatesses légendaires nous a livré dans son Journal intime de très belles Pensées, que je prends plaisir à relire de temps à autre.
Le Courtil des Senteurs à Quévert, près de Dinan dans les Côtes d'Armor, un joli nom poétique pour un endroit magique où il fait bon se promener et humer les diverses fragances qu'exhalent les roses et autres fleurs de ce parc..
Au temps où les plaines sont vertes,
Où le ciel dore les chemins,
Où la grâce des fleurs ouvertes
Tente les lèvres et les mains,Au mois de mai, sur sa fenêtre,
Un jeune homme avait un rosier ;
Il y laissait les roses naître
Sans les voir ni s'en soucier ;Et les femmes qui d'aventure
Passaient près du bel arbrisseau,
En se jouant, pour leur ceinture
Pillaient les fleurs du jouvenceau.Sous leurs doigts, d'un précoce automne
Mourait l'arbuste dévasté ;
Il perdit toute sa couronne,
Et la fenêtre sa gaîté ;Si bien qu'un jour, de porte en porte,
Le jeune homme frappa, criant :
"Qu'une de vous me la rapporte,
La fleur qu'elle a prise en riant !"Mais les portes demeuraient closes.
Une à la fin pourtant s'ouvrit :
"Ah ! Viens, dit en montrant des roses
Une vierge qui lui sourit ;"Je n'ai rien pris pour ma parure ;
Mais sauvant le dernier rameau,
Vois ! J'en ai fait cette bouture,
Pour te le rendre un jour plus beau."
René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)
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Par Daniela50 le 25 Mars 2011 à 13:12
Fête de printemps _
du fond de l'eau
les herbes m'appellentFuyuno Niji ( 1943 - 2002 )
Que voilà un haîku qui t'explique le pourquoi je suis moins présente sur le blog, que mes visites se font moins régulières.... le Printemps ! ... mais oui, le sourire du Printemps qui m'invite à des promenades, à de nouvelles activités, à des rencontres entre amis, et le Temps passe si vite ! _ Prima
Chaque année, les quelques jours de la pleine floraison des cerisiers sont l'occasion de grands piques-niques et beuveries sous les arbres : c'est hanami, La fête des Cerisiers ou " Contemplation des fleurs ". ( Anthologie du poème court japonais )
Tombent les fleurs de cerisiers _
entre les branches
un temple apparaîtYosa Buson ( 1716 - 1783 )
À l'ombre des fleurs de cerisier
il n'est plus
d'étrangersKobayashi Issa ( 1763 - 1827 )
Je n'ai pas l"habitude de faire de la publicité sur mon blog, mais pour toi qui un jour me l'a demandé ... toutes ces images du Japon et bien d'autres proviennent des logiciels d'images édités par " Micro Application " et "Print Master " Prima
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Par Daniela50 le 20 Mars 2011 à 22:43
La lune? Ce n'est plus la même
Le printemps? Ce n'est plus
Le printemps d'autrefois.
Moi seul
N'ai pas changé.Ô fleurs du ciel!
Tombez en obscures nuées
Au point que la vieillesse
En perde son cheminAriwara no Narihara (825-879)
Le Japon vit depuis un peu plus d'une semaine une terrible catastrophe, un séisme suivi d'un tsunami et depuis, c'est une lutte de tous les jours pour éviter une catastrophe nucléaire.....
CIPANGO est le nom par lequel Marco Polo désignait le Japon ....Tout en copiant les Chinois puis les Occcidentaux, les Japonais ont toujours tenus eux-même à se distinguer du reste du monde. Ils ont su développer une esthétique unique et une sociabilité rigoureuse... je ne suis jamais allée au Japon, je l'ai découvert par mes lectures...
J'ai beaucoup de respect pour ce peuple courageux qui sait rester serein, stoïque devant les épreuves qu'il subit en ce début d'année et dont il saura se relever ... Prima
À Madame Judith Gautier.
Rêve de laque et d’or, le Japon merveilleux,
Planète inaccessible, étonnement des yeux,
Brillait là-bas. Ce qu’il accomplissait naguère,
Aucun peuple n’a su ni ne saura le faire ;
C’était surnaturel à force d’être exquis ;
Son génie éclatait dans le moindre croquis.
Il avait sa façon de comprendre les choses ;
Les oiseaux, les poissons, l’arbre, les lotus roses.La lune même, avaient des aspects inconnus
Dans son art fantastique et vrai pourtant. Corps nus,
Ou vêtus comme nul n’est vêtu sur la terre,
Les Japonais vivaient gaîment et sans mystère
Dans leurs maisons de bois aux cloisons de papier.
Nourris d’un peu de riz, exerçant un métier,
Ils travaillaient sans hâte, en riant ; leur envie
Se bornait simplement à jouir de la vie,
À cultiver des fleurs, à charmer leurs regards
Par tous ces bibelots qu’avaient créés leurs arts.
Ils poétisaient tout ; chez eux les hétaïres,
Adorables, étaient « marchandes de sourires ».
De l’Extrême-Orient ils étaient l’Orient,
Et la Chine pour eux n’était que l’Occident.( ... )
Camille Saint-Saëns ( 1835 - 1921 )
( Rimes familières )
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