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Le phare du Cap Fréhel construit entre 1946 et 1950
Un éclat blanc dans la nuit visible depuis Saint-Cast situé à environ 15 kms de Fréhel lueur qui revient toutes les trente secondes.
Le phare Vauban datant de 1702
Pour un poète errant que l'avenir effare
Et qui songe à finir ses jours dans un couvent
Pour un rêveur, quel rêve ! être gardien d'un phare,
Vivre sur un écueil dans l'écume et le vent !( ... )
( ... )Tourner le dos au monde, et, hors de ma poitrine,
Chasser tout ce qui fut ma haine ou mon amour ;
N'avoir d'autre horizon que la houle marine,
N'avoir d'autre souci que la couleur du jour !Prisonnier de l'abîme et des rochers qu'il cerne,
Rêver, dormir, gardé par les flots verts ou noirs,
Et n'oublier jamais d'allumer ma lanterne...
Mais voilà bien l'ennui, l'allumer tous les soirs !
Charles Frémine ( 1841 - 1916 )Le rocher aux mouettes
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Le cap Fréhel, sa lande, ses falaises incrustées de failles, de grottes impressionnantes....un spectacle dont on ne se lasse jamais. Je n'ai jamais accédé au cap par la mer, mon amie Lezons l'a fait en 2008 et a eu la gentillesse de m'offrir quelques photos des grottes pour agrémenter une des nombreuses légendes de Fréhel... Prima.
La Houle de Poulifée est, comme le savent tous ceux qui ont visité le cap Fréhel, une grotte haute à l’entrée comme une cathédrale, et qui s’étend si loin sous la terre qu’on prétend dans le pays que personne n’a pu encore pénétrer jusqu’au fond.
Autrefois, il y a bien longtemps de cela, deux jeunes gens de Plévenon voulurent essayer de savoir jusqu’où la houle s’étendait ; ils y pénétrèrent avec une chandelle qui, à un certain endroit, s’éteignit brusquement. Ils s’en retournèrent effrayés. Mais quand ils furent sortis, ils se dirent :
— Que nous sommes sots d’avoir eu peur ! C’est l’air qui a éteint notre lumière ; aujourd’hui la mer monte, mais demain nous reviendrons.
Le lendemain, ils prirent mieux leurs précautions et allèrent plus loin, et comme ils continuaient à avancer, ils crurent entendre parler.
— Écoute, dit l’un d’eux à son camarade ; on dirait qu’on appelle des enfants. [ ... ]
[ ... ] Les gens de Plévenon pensèrent que sûrement c’étaient des fées ; mais ils n’eurent pas peur de retourner, et quand ils furent à l’endroit où le repas était servi, ils virent les deux dames, et l’une d’elle les interrogeait chacun à son tour, leur demandant s’ils étaient cultivateurs ou marins, garçons ou mariés. Elles leur racontaient des choses utiles, et leur donnaient du pain et de la viande.
L’un des gens de Plévenon dit qu’il était père de famille, et que souvent il avait bien du mal à gagner du pain pour lui et ses enfants.— Quand ta femme sera de nouveau enceinte, dit la dame, reviens ici ; j’aurai à te parler,
Elle lui donna de l’argent avec lequel il se mit à l’aise. Quand sa femme fut enceinte, l’homme retourna à la houle, où la dame lui demanda à être la marraine de l’enfant.
Le mari, de retour à la maison, raconta à sa femme ce que les fées lui avaient dit. Mais elle répondit :
— Ce sont des fées ; je ne veux pas donner mon enfant aux fées.
Alors les dames de la grotte, irritées de ce refus, leur ôtèrent tous les présents qu’elles avaient faits, et ils redevinrent pauvres comme auparavant.
(Conté par Scolastique Durand, de Plévenon, âgée de soixante-douze ans, 1879.)
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Le cap Fréhel, ses falaises, murailles rouges de grès et de porphyre sont en permanence battues par les vents d'ouest...70 mètres au-dessus de la mer c'est un spectacle grandiose dont je ne me lasse pas, mais encore plus impressionnant lorsqu'on l'approche par la mer...J'aime beaucoup cette photo prise par mon mari il y a déjà bien longtemps ...
Moins bien réussi ma photo !
Un des plus beaux sites de la Bretagne du Nord......
400 hectares de landes sauvages...des oiseaux qui piaillent....le vent marin en permanence...la nature à l'état sauvage..Un lieu dont je ne me fatigue pas.
Un sentier étroit en forte pente , à flanc de falaise ..." le chemin des fous " très dangereux et non sécurisé.
Une promenade au Cap Fréhel c'est magique, les falaises sont incrustées de grottes et de nombreuses failles. La Petite et la Grande Fauconnière ( Le rocher aux mouettes ) abritent de nombreux nids d'oiseaux, goélands et cormorans...J'ai la chance d'habiter à proximité de ce lieu grandiose.... Bretonne d'adoption...
"On ne naît pas Breton. On le devient, à l’écoute du vent, du chant des branches, du chant des hommes et de la mer."
Xavier Grall ( 1930 - 1981 )
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Peinture de Jim Warren
L'eau, la mer avec son mouvement éternel,
reçoit dans son coeur le balancement du ciel,
ses vagues avec le blanc qui les chevauche,
sont comme le peintre et son ébauche.Elles s'éloignent pour mieux prendre leur élan,
comme un mouvement qui suit le temps,
s'enroulant pour mieux se détendre,
vers celui qui saura les attendre.Elle sait être calme ou en furie,
comme un enfant au fond de son lit,
dévaste tout sur son passage,
et fait rêver à tous les âges.Je la regarde remplie de vie,
aller, venir jusqu'à minuit,
et je m'endors car elle me chante,
mille mots d'amour qui m'enchantent.Le rêve aussi sait nous bercer,
il me raconte sans me lasser,
tous les voyages de mes nuits,
qui me reviennent à l'infini.
Jean-Jacques Fenestre né en 1942
recueil : Poète sans le " savoir "Peinture de Jim Warren
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Il est un jardin clair, herbe sèche et lumière,
entouré de murets, qui réchauffe sa terre
doucement. Lumière qui évoque la mer.
Tu respires cette herbe. Tu touches tes cheveux
et tu en fais jaillir le souvenir.J'ai vu
Bien des fruits doux tomber sourdement sur une herbe
familière.
Ainsi tressailles-tu toi aussi
quand ton sang se convulse. Ta tête se meut
comme si autour un prodige impalpable avait lieu
et c'est toi le progige. Dans tes yeux,
dans l'ardent souvenir, la saveur est la même.Tu écoutes.
Les mots que tu écoutes t'effleurent à peine.
Il y a sur ton calme visage une pensée limpide
qui suggère à tes épaules la lumière de la mer.
Il y a sur ton visage un silence qui opresse
le coeur sourdement, et distille une douleur antique
comme le suc des fruits tombés en ce temps-là.
Cesare Pavese ( 1908 - 1950 )Cette poésie est dédiée à une étudiante turinoise Fernanda Pivano que Pavese eut comme élève dans un lycée de Turin, qu'il revit par la suite entre 1940 et 1945 et demanda en mariage.....,Fernanda refusa cette demande en mariage qui lui valut une lettre cynique de Cesaro.
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