-
POEME N° 10 de Pablo NERUDA
Douce est la belle comme si musique et bois,
agate, toile, blé, et pêchers transparents,
avaient érigé sa fugitive statue.
À la fraîcheur du flot elle oppose la sienne.La mer baigne des pieds lisses, luisants, moulés
sur la forme récente imprimée dans le sable ;
maintenant sa féminine flamme de rose
n’est que bulle battue de soleil et de mer.Ah, que rien ne te touche hormis le sel du froid !
Que pas même l’amour n’altère le printemps.
Belle, réverbérant l’écume indélébile,laisse, laisse, ta hanche imposer à cette eau
la neuve dimension du nénuphar, du cygne
et vogue ta statue sur l’éternel cristal.Pablo NERUDA. – ( 1904- 1973 )
( la centaine d’amour )
-
Commentaires