• de Alexandre CABANEL ( 1823 - 1889 )

    Peinture de Alexandre CABANEL  ( 1823 - 1889 )

     

     

     

    Je rêve de vers doux et d'intimes ramages,
    De vers à frôler l'âme ainsi que des plumages,

     

    De vers blonds où le sens fluide se délie
    Comme sous l'eau la chevelure d'Ophélie,

     

    De vers silencieux, et sans rythme et sans trame
    Où la rime sans bruit glisse comme une rame,

     

    De vers d'une ancienne étoffe, exténuée,
    Impalpable comme le son et la nuée,

     

    De vers de soir d'automne ensorcelant les heures
    Au rite féminin des syllabes mineures.

     

    De vers de soirs d'amour énervés de verveine,
    Où l'âme sente, exquise, une caresse à peine...

     

    Je rêve de vers doux mourant comme des roses.

     

     

      Albert SAMAIN   (1858-1900)

     

     

    Nature 37479


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  • Nature 9096

     

     

    Aux branches que l'air rouille et que le gel mordore,
    Comme par un prodige inouï du soleil,
    Avec plus de langueur et plus de charme encore,
    Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.

     

    Dans sa corbeille d'or, août cueillit les dernières :
    Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
    Mais voici que, soudain, les touffes printanières
    Embaument les matins de l'arrière-saison.

     

    Les bosquets sont ravis, le ciel même s'étonne
    De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
    Malgré le vent, la pluie et le givre d'automne,
    Les boutons, tout gonflés d'un sang rouge, fleurir.

     

    En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
    C'est l'âme des printemps fanés qui, pour un jour,
    Remonte, et de corolle en corolle s'exhale,
    Comme soupirs de rêve et sourires d'amour.

     

    Tardives floraisons du jardin qui décline,
    Vous avez la douceur exquise et le parfum
    Des anciens souvenirs, si doux, malgré l'épine
    De l'illusion morte et du bonheur défunt.

     

                                 Nérée BEAUCHEMIN   (1850-1931)
                                      Poète et médecin québécois

     

     

     

    Nature 11292-copie-1


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  •  Alan-Cotton-Piemonte--Dogliani-in-Evening-Light-60-copie-1

      De Alan-Cotton-Piemonte--Dogliani-in-Evening

     

     

     

    Toi aussi.....

     

     

    Toi aussi tu es colline
    et sentier de rochers,
    brise dans les roseaux,
    et tu connais la vigne
    qui se tait à la nuit.
    Tu es sans paroles.

     

    Il y a une terre taciturne
    et ce n'est pas ta terre.
    Un silence qui dure
    sur arbres et collines.
    Dees eaux et des campagnes.
    Tu es silence mûré,
    Inflexible, tu es lèvres,
    sombres yeux. Tu es la vigne.

     

    C'est une terre qui attend
    et qui est sans paroles.
    Des journées ont passé
    sous des cieux enflammés.
    Tu as joué aux nuages.
    C'st une terre mauvaise _
    et ton front le sait bien.
    ça aussi, c'est la vigne.

     

    Tu retrouveras
    nuages et roseaux, et les voix
    comme une ombre de lune.
    Tu retrouveras des paroles
    par-delà la vie brève
    et nocturne des jeux,
    et l'enfance fervente.
    Le silence sera doux.
    Tu es la terre et la vigne.
    Un silence fervent
    brûlera la campagne
    comme les feux du soir.
      

                               Cesare Pavese  30-31 octobre 1945

     

     

    "La mort viendra et elle aura tes yeux " recueil de poésies écrites pour l'actrice américaine Constance Dowling que Pavese aima pendant les derniers mois de sa vie. On trouva ces poèmes, à la mort de Cesare Pavese, sur la table de son bureau.

     

     

     Nourriture et Breuvage bis 16619


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  •  L'automne aux couleurs flamboyantes, ce deuxième printemps avant l'hiver....une saison que j'aime,.... la première saison que je vis en ouvrant les yeux, ... il y a déjà longtemps... les années passent comme les saisons....

     

     

    Nature 10688

     

     

     

     

    Sois le bienvenu, rouge Automne,
    Accours dans ton riche appareil,
    Embrase le coteau vermeil
    Que la vigne pare et festonne.

     

    Père, tu rempliras la tonne
    Qui nous verse le doux sommeil ;
    Sois le bienvenu, rouge Automne,
    Accours dans ton riche appareil.

     

    Déjà la Nymphe qui s'étonne,
    Blanche de la nuque à l'orteil,
    Rit aux chants ivres de soleil

     

     

                         Théodore de BANVILLE   (1823-1891)

     

     

    Nature 29441

     

    Très belle journée à chacun et chacune d'entre vous 

    Amitié

    Prima

     


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  •  

    Nourriture et Breuvage 16631

     

     

    Choisis-moi, dans les joncs tressés de ta corbeille,
    Une poire d'automne ayant un goût d'abeille,
    Et dont le flanc doré, creusé jusqu'à moitié,
    Offre une voûte blanche et d'un grain régulier.
    Choisis-moi le raisin qu'une poussière voile
    Et qui semble un insecte enroulé dans sa toile.
    Garde-toi d'oublier le cassis desséché,
    La pêche qui balance un velours ébréché
    Et cette prune bleue allongeant sous l'ombrage
    Son oeil d'âne troublé par la brume de l'âge.
    Jette, si tu m'en crois, ces ramures de buis
    Et ces feuilles de chou, mais laisse sur tes fruits
    S'entre-croiser la mauve et les pieds d'alouette
    Qu'un liseron retient dans son fil de clochettes

     

                                         Cécile SAUVAGE   (1883-1927)

     

    VIC3020


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