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Si un jour tes pas te conduisent en forêt de Brocéliande,…si tu as conservé une âme d’enfant, que tu crois encore aux légendes, aux chevaliers et aux fées je t’invite à rencontrer deux des personnages les plus célèbres de ces lieux mythiques Merlin le magicien et Viviane la Dame du Lac.
Prima
« Lors arriva ainsi que, comme il passait par la forêt, il trouva une moult belle fontaine, dont le gravier fremiait si clair et si luisant qu’il semblait de fin argent. À cette fontaine belle et claire venait chaque jour Nynianne pour soi esbattre et déduire et pour passer le temps. Et alors à cette heure où Merlin passait par là, il la trouva sur le bord de la dite fontaine, et vit qu’elle était de merveilleuse beauté…. »
« Et tant que il advint un jour que ils s’en allaient déduiant main à main par la forêt de Brocéliande, que ils trouvèrent un buisson d’aube épine grand et bel et tout chargé de fleurs. Et ils s’assirent en l’ombre des aubes épines sur la belle herbe verte, et jouèrent et solacièrent en l’ombre. Et Merlin mit son chef au giron de la damoiselle et elle lui commença à tastonner ( caresser ), si que il s’endormit en son devant. Et quand la damoiselle sentit qu’il se dormait, elle se leva tout bellement et fit un cerne de sa guimpe tout entour le buisson et entour Merlin, et commença ses enchantements tels comme lui-même lui avait appris ; et fit par neuf fois le cerne en son giron, et le tint illec longuement, tant qu’il s’éveilla et regarda entour lui ; et lui fut advis qu’il était enclos en la plus forte tour du monde, et se trouva couché au plus beau lit où jamais eut couché.
Et lors dit à la damoiselle : " Ma Dame, déçu m’avez si vous ne demeurez avec moi, car nul n’a pouvoir fors vous de défaire cette tour."
Et elle dit : " Beau doux ami, j’y serai souvent, et vous me tiendrez en vos bras, et moi vous."
Et de cela lui tint elle bien convenant, car peu furent de jours et de nuits qu’elle ne fut avec lui »
Roman de Merlin.
XIIIe siècle, éd.Vérart, 1498.
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" Beaux jours d'octobre " a écrit le poète... je doute qu'il en soit ainsi aujourd'hui , en ce début d'octobre la pluie s'étant invitée presque chaque jour gommant le soleil , le bleu du ciel… Enfin le soleil est de retour ... mais pour combien de temps ? Prima
En ces jours clairs, l'Automne au rêve nous exhorte ;
On prendrait son adieu pour l'éveil du printemps,
Si le bruit et le vol blessé des feuilles mortes
Imitaient les chansons et les ailes d'antan.
Mais en vain nous rêvons d'avril ! Voici les temps
Où l'âpre bise aura les neiges pour escorte.
Les cygnes noirs n'ont pas encor quitté l'étang,
Mais déjà le grand vent d'hiver sanglote aux portes.
Ainsi semble parfois si douce la tristesse,
Qu'on la prendrait pour du bonheur si, par moments,
Plein de cris et chargé de larmes prophétesses,
Un vent mystérieux ne soufflait brusquement
Une angoisse infinie et de proches tourments
Dans l'Automne doré des sereines tristesses.
Fernand Gregh ( 1873 - 1960 )
La maison de l'enfance
Quelques notes sur l'auteur :
Né à Paris en 1873, décédé en cette même ville en 1960 Fernand Gregh connut la célébrité à 22 ans en écrivant un court poème que le critique du « Temps » pris pour un poème inconnu de Verlaine.
Critique, historien et poète Fernand Gregh fut élu à l’Académie française le 29 janvier 1953.
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Bien vieillir, sans pour cela souhaiter devenir centenaire, n’est-ce pas là le vœu de chacun de nous ! … Sachez Messieurs que sur le nombre de nos centenaires en France… 90 % sont des femmes!
J’ai lu dernièrement que la France détenait le record d’Europe du nombre de centenaires et se plaçait deuxième dans le monde après le Japon…. Prima
Quand je croise dans la rue
Un couple d’inconnus
Dont la tête se penche
Vers le sol parc’que les cieux
Déjà s’approchent d’eux
Et de leur tête blanche,
Il y a comme une peur
Qui m’oppresse le cœur,
Une voix qui résonne :
Ils ont dû pour vivre vieux
Souvent fermer les yeux
Et dire : Je te pardonne
Lorsque arrivera le temps
De notre dernier printemps,
Le temps des souvenances,
Nous donn’rons not’ bel argent
Pour nous payer comptant
Un peu d’eau de jouvence,
Puis comme des pèlerins
Referons le chemin
Dont l’ombre nous fut tendre.
A l’emplacement des lieux
Où brûla notre feu
Nous trouverons des cendres.
Maintenant c’est l’âge d’or,
Ton miroir peut encor
Te dire Tu es belle,
Mais quand les rides viendront
Raviver notre front
Faudra vivre avec elles.
Alors fais-moi des souvenirs
Pour que je voie venir
Sans crainte la vieillesse.
Nous serons au long des jours
Riches d’un autre amour
Que donne la tendresse.
Leny Escudero
( L’ Arbre de Vie )
Quelques notes sur l'auteur :
Né en Espagne en 1932 Leny Escudero, avec sa famille fera partie de ces nombreux Espagnols qui franchiront la frontière en 1939 pour se réfugier en France….Poète, chanteur ,en 1962 il se fait connaître par « Ballade à Sylvie » « Pour une amourette…»..
Il obtiendra le Prix Charles Cros avec son album « Escudero 71 »
Chanteur engagé, il passera peu dans les médias …
Deux de ses chansons écrites pour son père et sa mère :
et une pour son grand-père qu'il n'a pas connu :
Prima
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Automne de Robert Reid
Septembre se termine, nous reviennent le vent, la pluie…. et l'automne.
L’automne j’en aime les couleurs chatoyantes lorsque l’espace se gorge de soleil… " l’automne est un deuxième printemps " se plaisent à dire les poètes. J’aime cette saison lorsque les arbres se sont parés de ces couleurs d’or, de feu et de rouille… la nature nous offre une bien belle palette de tons ! Prima
Septembre ! Septembre !
Cueilleur de fruits, teilleur de chanvre,
Aux clairs matins, aux soirs de sang,
Tu m'apparais
Debout et beau,
Sur l'or des feuilles de la forêt,
Au bord de l'eau.
En ta robe de brume et de soie,
Avec ta chevelure qui rougeoie
D'or, de cuivre, de sang et d'ambre
Septembre !
Avec l'outre de peau obèse,
Qui charge tes épaules et pèse,
Et suinte à ses coutures vermeilles
Où viennent bourdonner les dernières abeilles !
Septembre !
Le vin nouveau fermente et mousse de la tonne
Aux cruches ;
La cave embaume, le grenier ploie ;
La gerbe de l'été cède au cep de l'automne,
La meule luit des olives qu'elle broie.
Toi, Seigneur des pressoirs, des meules et des ruches,
O Septembre ! chanté de toutes les fontaines,
Ecoute la voix du poème.
Le soir est froid,
L'ombre s'allonge de la forêt
Et le soleil descend derrière les grands chênes.
Henri de Régnier ( 1864 - 1936 )
Recueil : La Sandale ailée
Quelques notes sur l'auteur :
Né à Honfleur en 1864, mort à Paris en 1936, Henri de Régnier fit des études de droit, puis très vite ses goûts le portèrent vers la littérature, il collabora à toutes les revues françaises ou belges, organes du mouvement symbolisme, et évolua vers des formes poétiques plus traditionnelles.
Il fréquenta Verlaine, Mallarmé et épousa en 1895 la fille aînée de José-Maria de Heredia.
de Edward Ladell
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L’élégante villa Le Clos à Saint-Cast est devenue aujourd’hui un centre de villégiature pour groupes d’enfants ou adultes. Hier dimanche, elle fêtait son centenaire, mais un peu trop de monde pour en visiter les intérieurs... ce sera pour une prochaine fois
Chez moi.... il y a la mer , la plage, les rochers, les bois... et bien que nous soyons sur la côte nord de la Bretagne, il y pousse des palmiers, des oliviers et des mimosas.... je sais, cela paraît difficile à croire, mais il en est ainsi... Saint- Cast est un petit paradis où il fait bon vivre, où je reste désormais attachée. Prima
Septembre. La journée est transparente et pure.
L’automne semble un beau souvenir de l’été,
Et ne menace pas encore les feuilles mûres.
Le ciel est une coupe immense de clarté.
Le visage sacré de la terre respire
La paix, la plénitude et la fécondité.
Les vignobles heureux dans le fleuve se mirent
Sous l’eau calme, chargés du don des pampres lourds,
Les coteaux inclinés se regardent sourire.
Autour de son clocher là-haut sommeille un bourg ;
La chaleur sur les toits vibre et se réverbère,
Et l’on entend chanter les poules dans les cours.
Pas une âme dehors. C’est la saison prospère
Où sans qu’il soit aidé par le travail humain,
Seul dans les champs déserts, le grand soleil opère
Le miracle éternel qui nous donne le vin.
Louis Mercier ( 1870 – 1952 )
Les Voix de la terre et du temps
Quelques notes sur l'auteur :
Né à Coutouvre le 6 avril 1870 ce poète est décédé le 27 novembre 1951 à Saint-Flour. Journaliste il fut rédacteur en chef au Journal de Roanne. Méditatif , ce poète avait le goût de grandes compositions symboliques ou autres compositions inspirées par la nature et la terre du Forez.
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