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" J'ai embrassé l'aube d'été.... " _ Aube poème de Arthur Rimbaud
de Guy THIANT
Il fut un temps où durant la saison estivale j’aimais me lever aux premières lueurs du jour, à l’heure où la station dormait encore, c’était le moment où un, voire deux cavaliers faisaient trotter des chevaux sur la plage, dans les vagues… certainement le meilleur instant de la journée, un instant magique où je me retrouvais seule face à l'immensité de la mer. Prima
de Macduff Everton - Point du Jour
J'ai embrassé l'aube d'été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq.
A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.
En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.
Arthur Rimbaud ( 1854 - 1891 )
( Illuminations )
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