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Je ne sais pour toi, mais pour moi Pâques c’est le souvenir des enfants, puis des petits-enfants cherchant les chocolats dans le jardin, chocolats apportées par les cloches revenues de Rome… une très jolie légende ! … Que de magnifiques sourires déclenchent la découverte d’un œuf, d’une poule ou d’un petit lapin…
Les enfants n’ont pas tous la chance d’avoir un jardin, mais les cloches, pas si cloches que ça, savent trouver les endroits où cacher ces petites gourmandises si attendues…
Une belle initiative se répand depuis quelques années, …. des villes, voire des villages organisent des chasses aux œufs le dimanche de Pâques, en cette période difficile souhaitons que tous les enfants auront la possibilité de goûter une de ces délicieuses friandises en ce dimanche pascal. Prima
À la première Pâque il fleurit des lilas
La terre est toute verte oublieuse d'hiver
Tout le ciel est dans l'herbe et se voit à l'envers
À la première Pâque
À la Pâque d'été j'ai perdu mon latin
Il fait si bon dormir dans l'abri d'or des meules
Quand le jour brûle bien la paille des éteules
À la Pâque d'été
À la Pâque d'hiver il soufflait un grand vent
Ouvrez ouvrez la porte à ces enfants de glace
Mais les feux sont éteints où vous prendriez place
À la Pâque d'hiver.
Trois Pâques ont passé revient le Nouvel An
C'est à chacun son tour cueillir les perce-neige
L'orgue tourne aux chevaux la chanson du manège
Trois Pâques ont passé
Revient le Nouvel An qui porte un tablier
Comme un grand champ semé de neuves violettes
Et la feuille verdit sur la forêt squelette
Revient le Nouvel An.
Saisons de mon pays variables saisons
Qu'est-ce que cela fait si ce n'est plus moi-même
Qui sur les murs écris le nom de ce que j'aime
Saisons de mon pays
Saisons belles saisons.
Louis Aragon ( 1897 - 1982 )
Le Nouveau Crève-coeur
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C’était hier, … la neige à quelques jours du printemps, une dernière offensive du Bonhomme Hiver, des vents violents, mordants, de nord-est, vents de nordet disent les hommes de la mer, oui combien froids ils étaient ces vents…. mais demain, sous peu, nous accueillerons le souffle léger du Printemps lui demandant d’être clément, de nous offrir fleurs, chants d’oiseaux et soleil pour notre Bonheur! Prima
Sur toute fleurette déclose
J’aime la senteur de la rose
Et l’odeur de la belle fleur
Qui de sa première couleur
Pare la terre, quand la glace
Et l’hyver au soleil font place.
Les autres boutons vermeillets,
La giroflée et les œillets,
Et le bel esmail qui varie
L’honneur gemmé d’une prairie
En mille lustres s’esclatant,
Ensemble ne me plaisent tant
Que fait la rose pourperette,
Et de mars la blanche fleurette.
Que puis-je, pour le passe-temps
Que vous me donnez le printemps,
Prier pour vous deux autre chose,
Sinon que toy, pourprine rose,
Puisses toujours avoir le sein
En mai de rosée tout plein,
Et que jamais le chaut qui dure
En juin ne te fasse laidure ?
Ny à toy, fleurette de mars,
Jamais l’hyver, lorsque tu pars
Hors de la terre, ne te face
Pancher morte dessus la place ;
Ains toujours, maugré la froideur,
Puisses-tu de ta soefve odeur
Nous annoncer que l’an se vire
Plus doux vers nous, et que Zephyre
Après le tour du fascheux temps
Nous ramène le doux printemps.
Pierre de Ronsard ( 1524 -1585 )
Odes
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« Mars qui rit, malgré les averses… »
N'en déplaise à Théophile Gautier, c'est du soleil que je demande .... De belles journées ensoleillées, telle que celle de ce jour qui m’a permis de faire une longue promenade en bord de mer… une agréable journée printanière pour me faire oublier ces larmes de pluie que le ciel nous a si copieusement déversé durant ces longues semaines hivernales. Qui sait le printemps nous fera-t-il la surprise d'être précoce ? Prima
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
Théophile Gautier (1811-1872)
Quelques mots sur l'auteur :
Théophile Gautier... Poète, romancier, journaliste, critique d'art vite réputé, et même auteur de ballets comme Giselle son oeuvre est extrêmement variée. Il est l’auteur du célèbre roman de cape et d’épée, Capitaine Fracasse que je me souviens avoir lu très jeune.
Ami de Baudelaire ce dernier lui dédie " Les Fleurs du mal " en ces termes :
" Au poète impeccable, au parfait magicien ès-lettres françaises, à mon très-cher et très-vénéré maître et ami Théophile Gautier, avec les sentiments de la plus profonde humilité je dédie ces fleurs maladives. C.B. "
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