• de Lauri Blank

    Peinture de Lauri BLANK

     

    Née aux premiers jours de l'automne, j'en aime les couleurs flamboyantes, le crépitement des feuilles sous nos pas ... la nature tout doucement s'endort pour affronter le bonhomme hiver et ... souriante,  se réveillera au prochain printemps pour nous éblouir de ses nouvelles couleurs. Prima

     

    " L'automne est un deuxieme printemps ou chaque feuille est une fleur "

    Albert Camus  

     

    Menuet d'automne 01

     


    Les asters et les véroniques
    de leurs corolles sans parfums,
    laissent tomber sur les parterres
    où d'autres fleurs ne s'ouvrent plus
    la tristesse mystique et lente des adieux.

     

    Mauve tendre et vert alangui,
    leurs teintes vagues s'harmonisent
    aux ciels lavés du prime automne,
    à la souriante langueur
    des beaux jours près de s'envoler.

     

    Bouquets de souvenirs et non bouquets de deuil
    l'or violent des chrysanthèmes,
    le sang pourpre des dalhias,
    n'altèrent point leur éclat doux.

     

    En mineur, d'une voix éteinte
    et sur un mode atténué, les asters et les véroniques,
    au vent fraîchi qui les caresse,
    marmonnent des refrains d'adieux.

     

    C'est la saison prestigieuse
    où les arbres portent des feuilles
    de topaze et de rubis,
    où la grive crie à travers
    les pampres fauves adornés
    de rutilante orfèvrerie.

                              [ ... ]

                  
                            Laurent TAILHADE
                               ( 1856 - 1919 )

     

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  •  Venezia, une ville magique, une ville de rêve chère à mon coeur....Qui n'a pas exprimé, un jour, le désir d'une promenade sur le Grand Canal, ou jouer avec les pigeons de la place Saint- Marc ? ... Alors, virtuellement, partons pour Venise !

    Venise! ô souvenir ! ô cité blanche et rose !
    Merveilleux alcyon, fleur de la mer éclose
    Entre l'azur uni des ondes et le ciel,
    Cité-femme au doux nom, ô mon charme éternel,
    Venise, ainsi que toi, les Vénus étaient blondes.


    Tes pieds exquis trempés aux vagues peu profondes,
    Telle qu'une princesse en habits d'Orient,
    Tu te penches, et l'eau reflète, en souriant
    Le rythme de ton corps et tes parures vaines.


    Des canaux délicats et minces sont tes veines;
    Ainsi qu'aux êtres fins le silence t'est cher.
    Les marbres éclatants et roses sont ta chair,
    Si pure qu'on dirait que les brises sonores
    Y font courir le sang des vivantes aurores.


    Tes yeux sont le rayon divin du ciel léger,
    Et ton sourire fait le jour, sans y songer.
    Ainsi mon rêve épris n'a pas pu se défendre
    De t'aimer d'un amour mélancolique et tendre,
    Comme on aime une femme, et comme on tend les bras
    Aux belles visions qui ne s'envolent pas.
           
                                                                     ( ... )

    Albert Mérat - Les Villes de Marbre 1869

     

     


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     Les amoureux de Peynet

     

    Un auteur, un poème... , je ne connaissais ni l'un, ni l'autre, ce Chevalier de Cubières, écuyer de Louis XVI, séminariste expulsé pour mauvaise conduite, puis homme de lettres, poète et auteur dramatique.... un personnage aux mutiples facettes qui restera dans l'histoire littéraire comme un emblème de la girouette politique et du poète léger... a écrit à mon avis un bien joli poème sur un grand et noble sentiment vieux comme le monde ! Prima

     

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    Il est, dit-on, il est un âge
    Où l'homme ne doit point aimer,
    Où les attraits d'un beau visage
    N'ont plus le droit de l'enflammer.

     

    Serait-ce l'enfance timide
    À qui l'amour ne convient pas ?
    Il faut bien qu'elle aime le guide
    Qui daigne conduire ses pas.

     

    Ce n'est point à l'adolescence
    Que l'amour brûlent les feux
    Qu'il faut prêcher l'indifférence ;
    L'amour seul rend cet âge heureux.

     

    Faut-il que l'âge mur s'impose
    La triste loi de fuir l'amour ?
    Pour lui l'amour est une rose
    Qu'il cueille au midi d'un beau jour.

     

    C'est donc à la froide vieillesse
    Que l'amour doit être interdit ?
    Quelle erreur : c'est par la tendresse,
    Par l'amour qu'elle reverdit.

     

    Ah ! renonçons à tout système,
    Que dicte une fausse raison ;
    Jeune ou vieux, il faut que l'on aime
    L'amour est de toute saison.


                           Michel de Cubières ( 1752 - 1820 )

     

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    Les amoureux de Peynet


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  • de Edward Hughes

    de Edward Hughes

     

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    L’enchanteresse de Thulé
    A ravi mon âme en son île
    Où meurt, tel un souffle exhalé,
    Le regret de l’heure inutile.

     

    Je crois qu’on pleure autour de moi,
    Prince dont la magique épée
    Par la main des femmes sans foi
    Se brisa, vierge d’épopée.

     

    C’est la fuite des étendards
    Le long de la mauvaise route
    Aux cris des barbares hagards
    Traquant mon armée en déroute.

     

    Qu’importe ? — Alors qu’au seuil des cieux
    Je pourrais conquérir la Lance,
    Posez vos doigts lourds sur mes yeux,
    O vous, les trois Sœurs du Silence !

     

    L’encens des jours s’est exhalé :
    Pourquoi pleurer l’heure inutile ?
    L’enchanteresse de Thulé
    A ravi mon âme en son île.

     

                              Stuart Merril ( 1863 - 1915 )

     

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     THULÈ, est le nom donné par  les Anciens à une île du nord de l'Europe (  l'Islande ou une des îles Shetland )_ C'est Pythéas , navigateur, géographe marseillais du IVème siècle avant J.C, qui donnera à cette île un symbole spirituel, bien plus que géographique....
     

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    Quelques notes sur l'auteur :

     

     

    Stuart Merril né en 1863 dans l'état de New-york, passa son enfance à Paris, puis après des études au lycée Condorcet, repartit faire des études de droit au Columbia Collège de New-York de 1885 à 1889, avant de revenir définitivement en France en 1890 où il put se consacrer à l'écriture grâce à une relative aisance.

     

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  • " Les Rhumbs " la maison d'enfance de Christian Dior, dressée sur la falaise, dominant la mer, face aux îles anglo-normandes...

     

    « la maison de mon enfance... j'en garde le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture » .

                                                               Christian Dior dans sa biographie

    " Les Rhumbs " c'est aux 32 divisions de la rose des vents que cette villa doit son nom, elle fut construite au XIX è siècle par l'armateur Beust ... quant à la création du jardin tel que nous le connaissons aujourd'hui, il est l'oeuvre de Christian Dior !

    Comme il doit faire bon l'été sous cette pergola ...

    .

    "Quant aussi je considere
    Un jardin veuf de ses fleurs,
    Où sont ses belles couleurs
    Qui y florissoient naguere,
    Où si bien estoient choisis
    Les bouquets de fleurs my escloses,
    Où sont ses vermeilles rozes
    Et ses oillets cramoisis ? "

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    ( 1552 - 1630 )

     

    "J'ai bien veu qu'aux fleurs nouvelles,
    Quant la rose ouvre son sein,
    Le barbot le plus villain
    Ne ronge que les plus belles... "

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    ( 1552 - 1630 )

     

    Daniela 


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