• Arthur photo Ouest-France

    Je m'appelle Arthur, je viens de goûter à la liberté, une liberté de courte durée... à peine dix jours ! Je me suis bien amusé, espiègle, je me suis joué des hommes qui voulaient me capturer, j'ai découvert la très jolie cité de Dinan, me promenant sur les toits, grimpant aux mâts des bateaux amarrés sur le port, narguant policiers et pompiers qui voulaient me capturer.... mais comme il y a toujours une fin à toute belle histoire, ce matin je fus rattrapé dans un jardin dinannais ..où je dégustais  sous l'oeil attendri des propriétaires les cerises et les pommes ...

     

    Voilà comment finit une bien jolie fugue que ne sont pas près d'oublier les dinannais qui s'étaient pris d'affection pour ce petit singe.  Arthur a retrouvé ce matin son dresseur et le cirque, pauvre Arthur que l'on a remis en cage et chargé dans le coffre d'une voiture...  Prima

     

    Arthur photo Ouest-France bis

     

    Photos Ouest-France

     

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     Marc-Chagall-Grosser-grauer-Zirkus-160194

      de Marc CHAGALL

     

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    Les voici, doux et brunis par le soleil
    les musiciens des rues :
    de leurs guitares, de leurs violes
    ils sèment les accords à tout vent.
    Cela se passait aux heures calmes,
    blanches, dans la douce chaleur méridienne.

     

    Couverts de joyaux, ruisselants de couleur
    voici les bateleurs : « Nos sauts périlleux sont notre vie et notre mort ;
    que ceux qui nous aiment soient généreux ! »
    Cela se passait au jour tombant,
    au plein de l’été, quand les épis embaument.

     

    Simples, candides, s’égaillant
    dans les prés moelleux et givrés,
    ils dansent, ils volent, joyeux,
    les enfants en blanches mousselines.
    Cela se passait en avril florissant,
    les sources gémissaient l’air était léger.

     


                                            Carlo BETOCCHI
                                La Réalité triomphe du rêve,
                               ( poète italien, 1899 - 1986 )

     

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  • ChateaudeKeriolet.jpg

     

    Il existe en Bretagne bien des lieux mystérieux où mes pas ne m'ont pas portée,...  que j'ai découverts au fil de mes lectures... Quelle étrange et romanesque histoire que celle de ce château de Kériolet  près de Concarneau...

     

    Modeste manoir de campagne au XVème siècle, vers la fin du XIX ème siècle il va vivre une grande aventure avec l'arrivée d'une princesse russe Zénaïde Narischkine-Youssoupov. Tante du tsar Nicolas II, elle est immensément riche, elle est tombée amoureuse de la Bretagne, et éprise de l'aide de camp de Napoléon III, Charles Chauveau, roturier, de 25 ans plus jeune qu'elle.

     

    Princesse Zenaïde Narisckine-Youssoupov

     

    La princesse Zenaïde l'épousera en 1860 et dotera son jeune et séduisant mari du titre de comte de Chauveau, marquis de Serres, voulant lui offrir le plus fabuleux des manoirs elle achètera et fera rénover Keriolet.

     

    Plusieurs années seront nécessaires pour remanier le manoir de fond en comble, ... l'aile ouest et le donjon sont médiévaux, la Renaissance fait flamboyer l'aile nord, la nouvelle aile de la salle des gardes est dans le plus pur style néo-gothique....Partout fleurissent les signes de la nouvelle noblesse du comte Charles de Chauveau de Keriolet., se multiplient aussi les symboles rappelant l'histoire et les traditions bretonnes, sans oublier l'ours russe , lequel du haut de son toit a le regard rivé vers l'est.

     

    À son décès en 1893, par testament la princesse Zenaïde fit don de son château au département du Finistère,... mais c'était sans compter avec l'arrière petit-fils de son premier mariage, Felix Youssoupov,  Prince de Russie, ce redoutable personnage veut coûte que coûte récupérer ce bien, et au terme d'un procés qui durera près de dix ans, il retrouvera fin  1950 le domaine de Keriolet....  Incapable de le gérer, il l'entraînera à sa perte...

     

    Aujourd'hui rénové, ce domaine " la maison du soleil " traduction de " keriolet ", propriété privée est ouverte au public.

     Prima    ( documentation Lieux mystérieux en Bretagne _ éditions Ouest-France )

    KERIOLET

     

     

     

     

     


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  • G--Trombini-Are-you-sure-396100

      de G. TROMBINI

     

     

    C'est ce que nous dit Rimbaud dans son poème ROMAN, écrit alors qu'il allait n"avoir que 16 ans, l'âge de tous les espoirs et de toutes les chimères... l'âge où l'on construit des châteaux en Espagne, où tous les rêves sont permis ! L'âge des premières amours ! Prima

     

     

    G--Trombini-Waiting-for-the-man-I-396102

      de G.TROMBINI

     

     

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                       I

          

    On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
    - Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
    Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
    - On va sous les tilleuls verts de la promenade.

     

    Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
    L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
    Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
    A des parfums de vigne et des parfums de bière...


              II

     

    - Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
    D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
    Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
    Avec de doux frissons, petite et toute blanche...

     

    Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
    La sève est du champagne et vous monte à la tête...
    On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
    Qui palpite là, comme une petite bête...

     

              III


    Le coeur fou robinsonne à travers les romans,
    - Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
    Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
    Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...

     

    Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
    Tout en faisant trotter ses petites bottines,
    Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif...
    - Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

     

              IV


    Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
    Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
    Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
    - Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire !...

     

    - Ce soir-là..., - vous rentrez aux cafés éclatants,
    Vous demandez des bocks ou de la limonade...
    - On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
    Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.

        

                                    Arthur RIMBAUD  (  1854 - 1891 )

     

    G--Trombini-Whats-your-name-396101 De G.TROMBINI


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  • Pablo Neruda x

     
    " Est-il étoile plus ouverte que le terme coquelicot ? "

     

    Pablo Neruda

       

    sjoelsuk

    Les coquelicots me ramènent inexorablement vers  Pablo Neruda, ce grand poète chilien , de son vrai nom Neftalí Ricardo Reyes Basoalto, il fut un homme politique, diplomate, ambassadeur, écrivain et poète... né en 1904 à Parral ( Chili ) mort à Santiago du Chili le 23 septembre 1973, peu de temps après que sa maison et ses livres furent brûlés lors du coup d'état qui renversa et assassina le président Salvador Allende le 11 septembre 1973 .... Que l'on partage ou non ses convictions, Pablo Neruda fut un homme de valeur, de coeur et un grand poète... Prima

     sjoelsuk

     

    Agriculture et Industrie 7529

     

      ' Les élèves aimeront mon Chant général où je tente de faire sentir toute la beauté du monde. J'aime la vie et le monde. J'ai été heureux dans ma lutte incessante.'  Pablo Neruda

     

    El Canto General est une oeuvre magistrale qui évoque la naissance du continent américain et l'histoire des peuples qui y vivent, leurs souffrances et leurs luttes.

    Cette oeuvre unique dans la littérature contemporaine sera entreprise en 1938 pour être achevée un peu plus de dix ans plus tard et publiée en 1950.  Prima

     

     

     sjoelsuk

     

    "Je déclare ici que personne n'est passé près de moi qui ne m'ait partagé. J'ai brassé jusqu'au coude et rebrassé dans une adversité qui n'était pas faite pour moi dans le malheur des autres. "  Pablo Neruda

     

     

    Agriculture et Industrie 7529 x

     

     

    Au sein de la terre, j'écarterai
    les émeraudes pour t'apercevoir
    et toi d'une plume d'eau messagère
    tu seras en train de copier l'épi.

     

    Quel univers ! Quel stimulant persil !
    Quel navire voguant sur la douceur !
    Et toi peut-être et moi aussi topaze !
    Tous ensembles sonneront les cloches.

     

    Il ne restera plus que tout l'air libre
    avec la pomme emportée par le vent,
    dans la ramée le livre succulent,
    et au lieu où respirent les œillets

     

                            Pablo NERUDA  (  1904 - 1973 )

     

     

    sjoelsuk

     

    Bon week-end


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  • coquelicots.xjpg

     

    Des coquelicots..... avec une de mes filles, l'an dernier.... le plaisir de semer des coquelicots, puis le déplaisir de voir les oiseaux les picorer et conserver l'espoir d'en voir fleurir au moins un.... tu sais les oiseaux, je les aime bien mais ils n'en tiennent pas compte et se nourissent de ces petites graines que tu sèmes...ils m'en ont donc laissées quelques unes et tous les jours je vois fleurir mes coquelicots

     

    Mais ces graines de cosmos que j'ai semé qu'en sera-t-il ? J'ai beau regarder, chercher.... les oiseaux ont dû en faire leur nourriture ! Rien, je ne vois rien !

     

    Revenons aux coquelicots, mes premiers coquelicots ce fut après la guerre que je les découvris dans cette campagne qui nous accueillit , n'ayant plus de maison, plus de ville... la Normandie été 1944  détruite, je découvrais les champs, les boutons d'or, les bleuets, les marguerites, les coquelicots et avec le recul la grande solidarité, la générosité de ces hommes et de ces femmes de la campagne, merci à eux pour leur grand coeur ! Prima

     

    sjoelsuk

     

     

     

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    LES COQUELICOTS

     

    Ils éclatent dans le blé, comme une armée de petits soldats ; mais d’un bien plus beau rouge, ils sont inoffensifs.

    Leur épée, c’est un épi.

    C’est le vent qui les fait courir, et chaque coquelicot s’attarde, quand il veut, au bord du sillon, avec le bleuet, sa payse.

     

                                                                                              Jules Renard 

                                                                                   Histoires naturelles 1894
                                                                                                                                            

     

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    À Jules Breton.

     


     
    Dans un creux sauvage et muet
    Qui n’est pas connu du bluet
    Ni de la chèvre au pied fluet
            Ni de personne,
    Loin des sentiers des bourriquots,
    Loin des bruits réveilleurs d’échos,
    Un fouillis de coquelicots
            Songe et frissonne.

     

    Autour d’eux, d’horribles étangs
    Ont des reflets inquiétants ;
    À peine si, de temps en temps,
            Un lézard bouge
    Entre les genêts pleins d’effrois
    Et les vieux buis amers et froids
    Qui fourmillent sur les parois
            Du ravin rouge.

     


    Le ciel brillant comme un vitrail
    N’épand qu’un jour de soupirail
    Sur leurs lamettes de corail
            Ensorcelées,
    Mais dans la roche et le marais
    Ils sont écarlates et frais
    Comme leurs frères des forêts
            Et des vallées.
     


    Ils bruissent dans l’air léger
    Sitôt que le temps va changer.
    Au moindre aquilon passager
            Qui les tapote,
    Et se démènent tous si fort
    Sous le terrible vent du Nord
    Qu’on dirait du sang qui se tord
            Et qui clapote.

     

    En vain, descendant des plateaux
    Et de la cime des coteaux,
    Sur ces lumineux végétaux
            L’ombre se vautre,
    Dans un vol preste et hasardeux,
    Des libellules deux à deux
    Tournent et vibrent autour d’eux
            L’une sur l’autre.

     


    Frôlés des oiseaux rebâcheurs
    Et des sidérales blancheurs,
    Ils poussent là dans les fraîcheurs
            Et les vertiges,
    Aussi bien que dans les sillons ;
    Et tous ces jolis vermillons
    Tremblent comme des papillons
            Au bout des tiges.

     

    Leur chaude couleur de brasier
    Réjouit la ronce et l’osier ;
    Et le reptile extasié,
            L’arbre qui souffre,
    Les rochers noirs privés d’azur
    Ont un air moins triste et moins dur
    Quand ils peuvent se pencher sur
            Ces fleurs du gouffre.

     

    Les carmins et les incarnats,
    La pourpre des assassinats,
    Tous les rubis, tous les grenats
            Luisent en elles ;
    C’est pourquoi, par certains midis,
    Leurs doux pétales attiédis
    Sont le radieux paradis
            Des coccinelles.

     

      

    Maurice Rollinat  ( 1846 - 1903 )

     

    sjoelsuk

     

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