• J'AI ECARTE LES BRANCHES DE MIDI

     

     

    " L'argent est une richesse morte,
    les enfants sont une richesse vivante "

     

    Proverbe chinois

     

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    Je ne sais pour toi, mais pour moi la naissance d'un enfant est le prolongement de ma vie, mon éternité... et l'innoncence, le sourire d'un enfant ne vaut-il pas toute la lumière du monde ?.... Pour Toi qui vient de naître, ce poème d'une poétesse bretonne que j'ai croisée cet hiver... pour Toi petit homme, petit Tom ... Prima

     

    J'AI ECARTE LES BRANCHES...

     


    J'ai écarté les branches de midi.
    L'enfant, debout sur la lumière,
    me regardait à travers les graminées,
    épelant les digitales, les mésanges,
    les graines des sillons sur la colline.

     

    D'un geste sûr il a pointé sur mon coeur
    un doigt brûlant d'avenir.
    Le temps a coulé de ma blessure
    avec la calme puissance des marées.

     

    Il flottait au large de ma conscience
    comme une flamme sous la mer.
    Son rire diamanté dénouait tous les liens.
    Au loins, deux taureaux noirs paissaient sous les pommiers,
    entre les ruches.

     

    Il prit une pierre au hasard de mes songes,
    me tendit ce miroir où étincelait le Signe,
    langage du mystère, gardien des être libres.

     

    Et j'ai souri à travers les graminées,
    debout sur la lumière,
    épelant les oiseaux, les fleurs, les graines du silence.

     

    L'enfant m'a reconnu.
    Nos mains se sont serrées
    comme un pont au-dessus du néant

     

           

    Pascale Moré

    Recueil : Leçons du silence

     

     

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  • Nature 3938

     

    " L'année en poèmes " c'est le calendrier 2011 qui m'a été offert lors des fêtes de fin d'année, je te ferai partager quelques uns de ces poèmes, certains très connus appartenant à nos grands classiques, mais aussi des poèmes de contemporains que je rencontre pour la première fois.... c'est le cas aujourd'hui, je ne connaissais pas Phillipe Delaveau, je le découvre et j'aime ce qu'il écrit... tout y est soleil !  Prima

     

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    Le vent m'a réveillé très tôt puis se dissipe, le petit jour
    éclaire le volet. Dans la constellation des vitres,
    l'aurore affine ses dorures. Le village
    effleuré par la vérité ne sait pas. Les gens dorment encore
    contre l'épaule inerte et dure du mannequin
    qui les tourmente_ oubli et rêve _ croyant à leurs désirs.

     

    L'alouette au sommet de sa tour flambe seule, veillant l'air bleu, dictant
    au ciel son allégresse. Et par ses yeux le poème connaît
    le verbe, illuminé de verreries, puis le beau rythme
    dont les arches assoient le pont sur le fleuve silence.
    Et l'habitante au fond de moi, la secrète intangible admire
    les mots soudain en ordre sans comprendre. Je ne suis rien
    que l'instrument que l'on accorde à la lumière.

     

    Tout était perle amour même et si pur.
    Alors le vent léger conduisit la musique. Adorables
    paroles venues de l'ombre claire qui m'habite. J'écoute, je déchiffre
    puis comme le scribe enfoui dans les signes d'Egypte,
    à la fin je traduis le silence, je nomme, je transcris.
    Alors je m'en retourne à la vacuité d'exister, comme les autres.


                                        Philippe Delaveau  ( 1950 _ )
                            ( Calendrier de la poésie francophone 2011)
                                           L'année en poèmes .

     

     

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    Né en 1950 à Paris, auteurs d'une dizaine de recueils, Philippe Delaveau a reçu le Prix Guillaume Apollinaire en 1989, le Prix Max Jacob en 1999, et en 2000 le Grand Prix de l'Académie française.

     

    week-end


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  • fond 01

     

     

    C'est sous l'hétéronyme d'Alberto Caeiro, auquel il donna vie de 1889 à 1915, que Fernando Pessoa ( 1885 - 1935 ) écrivit " Le Gardeur de troupeaux "....

     

    Te parler de Pessoa n'est pas chose facile, il écrivit sous plusieurs identités  (  plus de 70 hétéronymes ) .... _  Pessoa est considéré comme le plus grand écrivain portugais depuis Camões né vers 1525.... __" sentimental et cynique, rationaliste et mystique, classique et baroque ", Pessoa a fait de ses contradictions la matière même de son oeuvre . Prima

     

    de Silva Porto

     de Silva PORTO ( 1817 - 1890 )

     

    xxx

     

     

    Je n'ai jamais gardé de troupeaux,
    Mais c'est tout comme si j'en avais gardé.
    Mon âme est comme un berger,
    Elle connaît le vent et le soleil
    Et elle va guidée par la main des Saisons
    Toute à suivre et à regarder.
    La paix entière de la Nature sans personne
    Vient s'asseoir à côté de moi.
    Mais moi je deviens triste comme un coucher de soleil
    Selon notre imagination,
    Quand l'air fraîchit tout au fond de la plaine
    Et que l'on sent que la nuit est entrée
    Comme un papillon par la fenêtre.

     

    Mais ma tristesse est tranquillité
    Parce qu'elle est naturelle et juste
    Et qu'elle est ce qui doit se tenir dans l'âme
    Dès lors qu'elle pense qu'elle existe
    Et que les mains cueillent les fleurs à son insu...

                                                             ( ... )

     

                                               Alberto CAEIRO

     

                        Recueil : Fernando PESSOA _ Poèmes païens

     

    Fleurs


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  • primeveres 01

     

    Comment ne pas penser au printemps avec le retour du soleil, ce dernier serait sorti de sa longue léthargie... une tempête solaire, la plus violente en quatre ans ! Quel réveil annoncé par la Nasa, nous qui avons eu si froid cet hiver !

    Je peux t'assurer que le soleil était bien brillant ce matin, la maison en était toute illuminée.... mais cet après-midi, sans nous avoir abandonné, il a joué à cache-cache avec quelques nuages ! Prima

     

    Fleurs d'aurore bis

     


    Comme au printemps de l'autre année,
    Au mois des fleurs, après les froids,
    Par quelque belle matinée,
    Nous irons encore sous bois.

     

    Nous y verrons les mêmes choses,
    Le même glorieux réveil,
    Et les mêmes métamorphoses
    De tout ce qui vit au soleil.

     

    Nous y verrons les grands squelettes
    Des arbres gris, ressusciter,
    Et les yeux clos des violettes
    À la lumière palpiter.

     

    Sous le clair feuillage vert tendre,
    Les tourterelles des buissons,
    Ce jour-là, nous feront entendre
    Leurs lentes et molles chansons.

     

    Ensemble nous irons encore
    Cueillir dans les prés, au matin,
    De ces bouquets couleur d'aurore
    Qui fleurent la rose et le thym.

     

    Nous y boirons l'odeur subtile,
    Les capiteux aromes blonds
    Que, dans l'air tiède et pur, distille
    La flore chaude des vallons.

     

    Radieux, secouant le givre
    Et les frimas de l'an dernier,
    Nos chers espoirs pourront revivre
    Au bon vieux soleil printanier.

     

    En attendant que tout renaisse,
    Que tout aime et revive un jour,
    Laisse nos rêves, ô jeunesse,
    S'envoler vers tes bois d'amour !

     

    Chère idylle, tes primevères
    Éclosent en toute saison ;
    Elles narguent les froids sévères
    Et percent la neige à foison.

     

    Éternel renouveau, tes sèves
    Montent même aux coeurs refroidis,
    Et tes capiteuses fleurs brèves
    Nous grisent comme au temps jadis.

     

    Oh ! oui, nous cueillerons encore,
    Aussi frais qu'à l'autre matin,
    Ces beaux bouquets couleur d'aurore
    Qui fleurent la rose et le thym.

     

     

                                     Nérée Beauchemin ( 1850 - 1931 )

     

     

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  • CADRE

     

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    de Daniel F. Gerhartz

     

     

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    Dans la vallée, parmi de pauvres bergers, aussitôt que les premières alouettes chantaient, on voyait apparaître une belle et admirable jeune fille.

    Elle n’était pas née dans ce vallon : on ne savait d’où elle venait, et dès qu’elle s’éloignait on perdait sa trace. Près d’elle on se sentait heureux, tous les cœurs se dilataient ; cependant sa dignité majestueuse éloignait toute familiarité. Elle apportait des fleurs, des fruits nés dans une autre contrée, éclos sous un autre soleil, au milieu d’une terre meilleure.

    Elle distribuait à tous ses présents, à l’un des fruits, à l’autre des fleurs ; le jeune homme et le vieillard la quittaient enrichis de ses dons.

    Tous ceux qui arrivaient à elle étaient les bien venus ; mais s’il se présentait un couple d’amants, elle gardait pour eux ses présents les plus précieux, ses fleurs les plus belles.
       

                                                  Friedrich Schiller ( 1759 - 1806 )

    sjoelsuk 

     friedrich schiller

    Friedrich Von Schiller  ( 1759 - 1806 ) fut  l'une des plus grandes plumes de la littérature allemande, poète, son Hymne à la joie  écrit en 1785, fut mis en musique par Beethoven... , puis en 1972 l'Europe s'inspira de cette oeuvre qui devint l'Hymne européen " L'Ode à la Joie "!

    En 1792, la France révolutionnaire lui donna la citoyenneté française. Quant à la particule " Von " elle ne fut ajoutée à son nom qu'en 1802 lorqu'il fut annobli..  Prima

    sjoelsuk

     

     de Mariane Broome

    de Mariane Broome


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