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" L'argent est une richesse morte,
les enfants sont une richesse vivante "Proverbe chinois
Je ne sais pour toi, mais pour moi la naissance d'un enfant est le prolongement de ma vie, mon éternité... et l'innoncence, le sourire d'un enfant ne vaut-il pas toute la lumière du monde ?.... Pour Toi qui vient de naître, ce poème d'une poétesse bretonne que j'ai croisée cet hiver... pour Toi petit homme, petit Tom ... Prima
J'ai écarté les branches de midi.
L'enfant, debout sur la lumière,
me regardait à travers les graminées,
épelant les digitales, les mésanges,
les graines des sillons sur la colline.D'un geste sûr il a pointé sur mon coeur
un doigt brûlant d'avenir.
Le temps a coulé de ma blessure
avec la calme puissance des marées.Il flottait au large de ma conscience
comme une flamme sous la mer.
Son rire diamanté dénouait tous les liens.
Au loins, deux taureaux noirs paissaient sous les pommiers,
entre les ruches.Il prit une pierre au hasard de mes songes,
me tendit ce miroir où étincelait le Signe,
langage du mystère, gardien des être libres.Et j'ai souri à travers les graminées,
debout sur la lumière,
épelant les oiseaux, les fleurs, les graines du silence.L'enfant m'a reconnu.
Nos mains se sont serrées
comme un pont au-dessus du néantPascale Moré
Recueil : Leçons du silence
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" L'année en poèmes " c'est le calendrier 2011 qui m'a été offert lors des fêtes de fin d'année, je te ferai partager quelques uns de ces poèmes, certains très connus appartenant à nos grands classiques, mais aussi des poèmes de contemporains que je rencontre pour la première fois.... c'est le cas aujourd'hui, je ne connaissais pas Phillipe Delaveau, je le découvre et j'aime ce qu'il écrit... tout y est soleil ! Prima
Le vent m'a réveillé très tôt puis se dissipe, le petit jour
éclaire le volet. Dans la constellation des vitres,
l'aurore affine ses dorures. Le village
effleuré par la vérité ne sait pas. Les gens dorment encore
contre l'épaule inerte et dure du mannequin
qui les tourmente_ oubli et rêve _ croyant à leurs désirs.L'alouette au sommet de sa tour flambe seule, veillant l'air bleu, dictant
au ciel son allégresse. Et par ses yeux le poème connaît
le verbe, illuminé de verreries, puis le beau rythme
dont les arches assoient le pont sur le fleuve silence.
Et l'habitante au fond de moi, la secrète intangible admire
les mots soudain en ordre sans comprendre. Je ne suis rien
que l'instrument que l'on accorde à la lumière.Tout était perle amour même et si pur.
Alors le vent léger conduisit la musique. Adorables
paroles venues de l'ombre claire qui m'habite. J'écoute, je déchiffre
puis comme le scribe enfoui dans les signes d'Egypte,
à la fin je traduis le silence, je nomme, je transcris.
Alors je m'en retourne à la vacuité d'exister, comme les autres.
Philippe Delaveau ( 1950 _ )
( Calendrier de la poésie francophone 2011)
L'année en poèmes .Né en 1950 à Paris, auteurs d'une dizaine de recueils, Philippe Delaveau a reçu le Prix Guillaume Apollinaire en 1989, le Prix Max Jacob en 1999, et en 2000 le Grand Prix de l'Académie française.
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C'est sous l'hétéronyme d'Alberto Caeiro, auquel il donna vie de 1889 à 1915, que Fernando Pessoa ( 1885 - 1935 ) écrivit " Le Gardeur de troupeaux "....
Te parler de Pessoa n'est pas chose facile, il écrivit sous plusieurs identités ( plus de 70 hétéronymes ) .... _ Pessoa est considéré comme le plus grand écrivain portugais depuis Camões né vers 1525.... __" sentimental et cynique, rationaliste et mystique, classique et baroque ", Pessoa a fait de ses contradictions la matière même de son oeuvre . Prima
de Silva PORTO ( 1817 - 1890 )
Je n'ai jamais gardé de troupeaux,
Mais c'est tout comme si j'en avais gardé.
Mon âme est comme un berger,
Elle connaît le vent et le soleil
Et elle va guidée par la main des Saisons
Toute à suivre et à regarder.
La paix entière de la Nature sans personne
Vient s'asseoir à côté de moi.
Mais moi je deviens triste comme un coucher de soleil
Selon notre imagination,
Quand l'air fraîchit tout au fond de la plaine
Et que l'on sent que la nuit est entrée
Comme un papillon par la fenêtre.Mais ma tristesse est tranquillité
Parce qu'elle est naturelle et juste
Et qu'elle est ce qui doit se tenir dans l'âme
Dès lors qu'elle pense qu'elle existe
Et que les mains cueillent les fleurs à son insu...( ... )
Alberto CAEIRO
Recueil : Fernando PESSOA _ Poèmes païens
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Comment ne pas penser au printemps avec le retour du soleil, ce dernier serait sorti de sa longue léthargie... une tempête solaire, la plus violente en quatre ans ! Quel réveil annoncé par la Nasa, nous qui avons eu si froid cet hiver !
Je peux t'assurer que le soleil était bien brillant ce matin, la maison en était toute illuminée.... mais cet après-midi, sans nous avoir abandonné, il a joué à cache-cache avec quelques nuages ! Prima
Comme au printemps de l'autre année,
Au mois des fleurs, après les froids,
Par quelque belle matinée,
Nous irons encore sous bois.Nous y verrons les mêmes choses,
Le même glorieux réveil,
Et les mêmes métamorphoses
De tout ce qui vit au soleil.Nous y verrons les grands squelettes
Des arbres gris, ressusciter,
Et les yeux clos des violettes
À la lumière palpiter.Sous le clair feuillage vert tendre,
Les tourterelles des buissons,
Ce jour-là, nous feront entendre
Leurs lentes et molles chansons.Ensemble nous irons encore
Cueillir dans les prés, au matin,
De ces bouquets couleur d'aurore
Qui fleurent la rose et le thym.Nous y boirons l'odeur subtile,
Les capiteux aromes blonds
Que, dans l'air tiède et pur, distille
La flore chaude des vallons.Radieux, secouant le givre
Et les frimas de l'an dernier,
Nos chers espoirs pourront revivre
Au bon vieux soleil printanier.En attendant que tout renaisse,
Que tout aime et revive un jour,
Laisse nos rêves, ô jeunesse,
S'envoler vers tes bois d'amour !Chère idylle, tes primevères
Éclosent en toute saison ;
Elles narguent les froids sévères
Et percent la neige à foison.Éternel renouveau, tes sèves
Montent même aux coeurs refroidis,
Et tes capiteuses fleurs brèves
Nous grisent comme au temps jadis.Oh ! oui, nous cueillerons encore,
Aussi frais qu'à l'autre matin,
Ces beaux bouquets couleur d'aurore
Qui fleurent la rose et le thym.Nérée Beauchemin ( 1850 - 1931 )
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de Daniel F. Gerhartz
Dans la vallée, parmi de pauvres bergers, aussitôt que les premières alouettes chantaient, on voyait apparaître une belle et admirable jeune fille.
Elle n’était pas née dans ce vallon : on ne savait d’où elle venait, et dès qu’elle s’éloignait on perdait sa trace. Près d’elle on se sentait heureux, tous les cœurs se dilataient ; cependant sa dignité majestueuse éloignait toute familiarité. Elle apportait des fleurs, des fruits nés dans une autre contrée, éclos sous un autre soleil, au milieu d’une terre meilleure.
Elle distribuait à tous ses présents, à l’un des fruits, à l’autre des fleurs ; le jeune homme et le vieillard la quittaient enrichis de ses dons.
Tous ceux qui arrivaient à elle étaient les bien venus ; mais s’il se présentait un couple d’amants, elle gardait pour eux ses présents les plus précieux, ses fleurs les plus belles.
Friedrich Schiller ( 1759 - 1806 )
Friedrich Von Schiller ( 1759 - 1806 ) fut l'une des plus grandes plumes de la littérature allemande, poète, son Hymne à la joie écrit en 1785, fut mis en musique par Beethoven... , puis en 1972 l'Europe s'inspira de cette oeuvre qui devint l'Hymne européen " L'Ode à la Joie "!
En 1792, la France révolutionnaire lui donna la citoyenneté française. Quant à la particule " Von " elle ne fut ajoutée à son nom qu'en 1802 lorqu'il fut annobli.. Prima
de Mariane Broome
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