• Alexandre Pouchekine ( 1799 - 1837 ) " le poète le plus européen " de la Russie, mais aussi le poète le plus russe de la Russie, selon Wladimir Weidlé ( critique d'art  __ 1895 - 1979 ). __ Pouchkine avait 15 ans lorsqu'il écrivit " Mon portrait "  directement en français, langue qu'il maîtrisait aussi parfaitement que le russe, dévorant tous les livres des auteurs français de la bibliothèque de son père et de son oncle !

     

    Pouchkine Les Adieux à la mer de Ilya Repine et Ivan Aïva

    Les Adieux à la mer de Ilya Repine et Ivan Aïva

     

    A. POUCHKINE

     

     


    Vous me demandez mon portrait,
    Mais peint d'après nature :
    Mon cher, il sera bientôt fait
    Quoiqu'en miniature.

     

    Je suis un jeune polisson
    Encore dans les classes ;
    Point sot, je le dis sans façon
    Et sans fades grimaces.

     

    Oui, il ne fut babillard,
    Ni docteur en Sorbonne,
    Plus ennuyeux et plus braillard
    Que moi-même en personne.

     

    Ma taille à celle des plus longs
    Las ! n'est point égalée ;
    J'ai le teint frais, les cheveux blonds
    Et la tête bouclée.

     

    J'aime et le monde et son fracas,
    Je hais la solitude ;
    J'abhorre et noises et débats
    Et tant soit peu l'étude.

     

    Spectacles, bals me plaisent fort,
    Et d'après ma pensée
    Je dirais ce que j'aime encore
    Si je n'étais au Lycée.

     

    Après cela, mon cher ami,
    L'on peut me reconnaître ;
    Oui, tel que le bon Dieu me fit,
    Je veux toujours paraître.

     

    Vrai démon pour l'espièglerie,
    Vrai singe pour la mine,
    Beaucoup et trop d'étourderie,
    Ma foi, voilà Pouchkine.


                          Alexandre Pouchkine écrit en 1814

     

    sjoelsuk

     

    Pouchkine de vieille noblesse, descendant d'une très ancienne lignée remontant au XII éme siècle, était aussi l'arrière-petit fils d'Abraham Hanibal, enfant noir enlevé par des esclavagistes, revendu à Constantinople, devenu page du Sultan, puis conduit clandestinement à la Cour du tzar Pierre le Grand en 1704  .... une grande aventure que celle de Abraham Hanibal, adopté par le Tzar, éduqué, instruit... doué pour le dessin et les mathématiques, surnommé " le Vauban russe "... Peut-être le sujet d'un prochain billet... Prima

     

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  • POUCHKINE

     

    Né à Moscou en 1799, blessé au cours d'un duel Alexandre Pouchkine mourut à Saint-Pétersbourg en 1837... 38 ans c'est bien jeune pour mourir quand on a le génie et le talent  de ce romancier et poète !

     

     Alexandre Pouchkine descendait d'une famille non titrée, mais de noblesse ancienne... J'avais lu  ses Nouvelles dont  " La fille du capitaine ", il y a déjà bien longtemps.... je ne connaissais pas ses poèmes, je les ai découverts lors des fêtes de fin d'année, ...  ce furent de belles retrouvailles ... Prima

     

     

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    de Spartaco Lombardo

       

    Pouchkine x


                    À ***       ( Traduction de Louis Martinez )
            

                Je revois l’instant merveilleux
                où devant moi tu apparus,
                vision à peine ébauchée,
                claire image de la beauté.

     

                Accablé jusqu’au désespoir,
                assourdi par le bruit du monde,
                J’entendis longtemps ta voix tendre
                Et rêvai de tes traits aimés.

     

                Les ans passèrent. Les tempêtes
                au vent jetèrent tous mes rêves
                et j’en oubliai ta voix tendre
                et les traits purs de ton visage.

     

                Mes jours se traînaient silencieux
                dans une sombre réclusion,
                sans génie, sans inspiration,
                sans vie, sans amour et sans larmes.

     

               Quand sonna l’heure du réveil,
                devant moi tu réapparus,
                vision à peine ébauchée,
                claire image de la beauté ,

     

                et mon cœur s’est remis à battre,
                ivre de voir ressusciter
                le génie et l’inspiration,
                la vie et l’amour et les larmes.


                                Alexandre Pouchkine (  1799 - 1837 )


    Les trois astériques en dédicace désignent généralement Anne Kern, une des inspiratrices de Pouchkine

     

     

    26.01 Bonne soirée

     

     

     

     


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  • Douce et belle

     

    Douce est la belle xx 

     

     
    Douce est la belle comme si musique et bois,
    agate, toile, blé, et pêchers transparents,
    avaient érigé sa fugitive statue.
    À la fraîcheur du flot elle oppose la sienne.

     

    La mer baigne des pieds lisses, luisants, moulés
    sur la forme récente imprimée dans le sable ;
    maintenant sa féminine flamme de rose
    n’est que bulle battue de soleil et de mer.

     

    Ah, que rien ne te touche hormis le sel du froid !
    Que pas même l’amour n’altère le printemps.
    Belle, réverbérant l’écume indélébile,

     

    laisse, laisse, ta hanche imposer à cette eau
    la neuve dimension du nénuphar, du cygne
    et vogue ta statue sur l’éternel cristal.

     

                         Pablo NERUDA. – ( 1904- 1973 )
                               ( la centaine d’amour )

     

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  • Renoir Le déjeuner des canotiers

    Le Déjeuners des canotiers de Pierre-Auguste RENOIR

      

     

    Vous êtes dans le vrai

     

     

    Vous êtes dans le vrai, canotiers, calicots !
    Pour voir des boutons d'or et des coquelicots,
    Vous partez, le dimanche, et remplissez les gares
    De femmes, de chansons, de joie et de cigares,
    Et, pour être charmants et faire votre cour,
    Vous savez imiter les cris de basse-cour.
    Vous avez la gaîté peinte sur la figure.
    Pour vous, le soir qui vient, c'est la tonnelle obscure
    Où, bruyants et grivois, vous prenez le repas ;
    Et le soleil couchant ne vous attriste pas.

     

                                         François COPPÉE   (1842-1908)

     

    sjoelsuk

     

     

    " La peinture est une poésie muette

     et

    la poésie une peinture parlante."

     

    Marie-Philippe Commetti

     

    sjoelsuk  Renoir Portrait de Mademoiselle Demarsy

    Portrait de Mademoiselle Demarsy de Pierre-Auguste RENOIR


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  •  

    Faune Flore et Animaux 3204 01

     

     

    LES AMIS INCONNUS

     

    Il vous naît un poisson qui se met à tourner
    Tout de suite au plus noir d’une lampe profonde ,
    Il vous naît une étoile au-dessus de la tête,
    Elle voudrait chanter mais ne peut faire mieux
    Que ses sœurs de la nuit les étoiles muettes.

     

    Il vous naît un oiseau dans la force de l’âge,
    En plein vol, et cachant votre histoire en son cœur
    Puisqu’il n’a que son cri d’oiseau pour la montrer.
    Il vole sur les bois, se choisit une branche
    Et s’y pose, on dirait qu’elle est comme les autres.

     

    Où courent-ils ainsi ces lièvres, ces belettes,
    Il n’est pas de chasseur encor dans la contrée,
    Et quelle peur les hante et les fait se hâter,
    L’écureuil qui devient feuille et bois dans sa fuite,
    La biche et le chevreuil soudain déconcertés ?

     

    Il vous naît un ami, et voilà qu’il vous cherche
    Il ne connaîtra pas votre nom ni vos yeux
    Mais il faudra qu’il soit touché comme les autres
    Et loge dans son cœur d’étranges battements
    Qui lui viennent de jours qu’il n’aura pas vécus.

     

    Et vous, que faites-vous, ô visage troublé,
    Par ces brusques passants, ces bêtes, ces oiseaux,
    Vous qui vous demandez, vous, toujours sans nouvelles
    "Si je croise jamais un des amis lointains
    Au mal que je lui fis vais-je le reconnaître ?"

     

    Pardon pour vous, pardon pour eux, pour le silence
    Et les mots inconsidérés,
    Pour les phrases venant de lèvres inconnues
    Qui vous touchent de loin comme balles perdues,
    Et pardon pour les fronts qui semblent oublieux.

               
                     Jules Supervielle ( 1884 - 1960 )

     


     Il vous naît un ami...

     

    " Il vous naît un ami, et voilà qu'il vous cherche,
        Il ne connaîtra pas votre nom, ni vos yeux, "

     

    Que ces deux vers de Jules Supervielle me plaisent, ils pourraient s'adresser à toi, à moi ... ami, amie dont je ne connais ni le nom, ni les yeux .... Prima


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