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Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses.
Je ne suis pas en train de parler d'autres choses.
Premier mai ! l'amour gai, triste, brûlant, jaloux,
Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ;
L'arbre où j'ai, l'autre automne, écrit une devise,
La redit pour son compte et croit qu'il l'improvise ;
Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur,
Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en coeur ;
L'atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine
Des déclarations qu'au Printemps fait la plaine,
Et que l'herbe amoureuse adresse au ciel charmant.
A chaque pas du jour dans le bleu firmament,
La campagne éperdue, et toujours plus éprise,
Prodigue les senteurs, et dans la tiède brise
Envoie au renouveau ses baisers odorants ;
Tous ses bouquets, azurs, carmins, pourpres, safrans,
Dont l'haleine s'envole en murmurant : Je t'aime !
Sur le ravin, l'étang, le pré, le sillon même,
Font des taches partout de toutes les couleurs ;Victor HUGO ( (1802-1885)
Que ces quelques clochettes au parfum du mois de mai vous portent Bonheur.
Très bon week-end ensoleillé à chacun de vous.
Bisous
Prima
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Les jardins d'Isola Bella ( Italie )
N'allons pas en ces bois profonds
A cause des grandes fontaines
Qui dorment au fond.
N'éveillons pas les grandes fontaines
Un faux sommeil clôt leurs paupières salées
Aucun rêve n'y invente de floraisons
Sous-marines et blanches et rares.
Les jours alentour
Et les arbres longs et chantants
N'y plongent aucune image.
L'eau de ces bois sombres
Est si pure et si uniquement fluide
Et consacrée en cet écoulement de source
Vocation marine où je me mire.
O larmes à l'intérieur de moi
Au creux de cet espace grave
Où veillent les droits piliers
De ma patience ancienne
Pour vous garder
Solitude éternelle solitude de l'eau.Anne Hébert ( 1916 - 2000 )
Jardin à Verone ( Italie )
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... suivis d'un poème d'Andrée CHEDID, d'origine syro-libanaise. Née au Caire en 1920, Grand officier de la Légion d'honneur depuis le 12 avril 2009. Poète ( je n'aime pas le mot poétesse ) d'expression française, elle vit à Paris depuis 1946.
Dans toute son œuvre, elle célèbre la vie, tout en ayant conscience de sa précarité. Elle encourage chaque homme à accepter l'altérité. Elle évoque aussi l'Orient avec une grande sensualité pour mettre en avant ses parfums.
Elle est aussi la mère du chanteur, compositeur, interprète Louis Chedid.Prima
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"Je est un autre" Arthur R.
À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre
J’aperçois au loin
La femme que j’ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l’intérieur
D’une conscience évanouie
J’explore son regard
Comme ses nuits
Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d’autres domaines
J’invente mon langage
Et m’évade en PoésieRetombée sur ma Terre
J’y répète à voix basse
Inventions et souvenirs
À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l’Autre.
Andrée Chedid(Poème inédit pour Le Printemps des Poètes - Éloge de l'autre - 2007)
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http://www.deezer.com/listen-1108471
Le vieux village était rempli de roses
et je marchais dans la grande chaleur
et puis ensuite dans la grande froideur
de vieux chemins où les feuilles s’endorment.
Puis je longeai un mur long et usé ;
c’était un parc où étaient de grands arbres,
et je sentis une odeur du passé,
dans les grands arbres et dans les roses blanches.
Personne ne devait l’habiter plus...
Dans ce grand parc, sans doute, on avait lu...
Et maintenant, comme s’il avait plu,
les ébéniers luisaient au soleil cru.
Ah ! des enfants des autrefois, sans doute,
s’amusèrent dans ce parc si ombreux...
On avait fait venir des plantes rouges
des pays loin, aux fruits très dangereux.
Et les parents, en leur montrant les plantes,
leur expliquaient : celle-ci n’est pas bonne...
c’est du poison... elle arrive de l’Inde...
et celle-là est de la belladone.
Et ils disaient encore : cet arbre-ci
vient du Japon où fut votre vieil oncle...
Il l’apporta tout petit, tout petit,
avec des feuilles grandes comme l’ongle.
Ils disaient encore : nous nous souvenons
du jour où l’oncle revint d’un voyage aux Indes ;( ... )
Francis JAMMES ( 1868 - 1938 )
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