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                                 http://www.deezer.com/listen-243914

     

     


    Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses.
    Je ne suis pas en train de parler d'autres choses.
    Premier mai ! l'amour gai, triste, brûlant, jaloux,
    Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ;
    L'arbre où j'ai, l'autre automne, écrit une devise,
    La redit pour son compte et croit qu'il l'improvise ;
    Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur,
    Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en coeur ;
    L'atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine
    Des déclarations qu'au Printemps fait la plaine,
    Et que l'herbe amoureuse adresse au ciel charmant.
    A chaque pas du jour dans le bleu firmament,
    La campagne éperdue, et toujours plus éprise,
    Prodigue les senteurs, et dans la tiède brise
    Envoie au renouveau ses baisers odorants ;
    Tous ses bouquets, azurs, carmins, pourpres, safrans,
    Dont l'haleine s'envole en murmurant : Je t'aime !
    Sur le ravin, l'étang, le pré, le sillon même,
    Font des taches partout de toutes les couleurs ;

     

                                                                     Victor HUGO  (  (1802-1885)

     

     

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    Que ces quelques clochettes au parfum du mois de mai vous portent Bonheur.

    Très bon week-end ensoleillé à chacun de vous.

    Bisous

    Prima

     

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    Fontaine ( Isola Bella - Italie )

     

    Les jardins d'Isola Bella ( Italie )

     

    N'allons pas en ces bois profonds
    A cause des grandes fontaines
    Qui dorment au fond.


    N'éveillons pas les grandes fontaines
    Un faux sommeil clôt leurs paupières salées
    Aucun rêve n'y invente de floraisons
    Sous-marines et blanches et rares.


    Les jours alentour
    Et les arbres longs et chantants
    N'y plongent aucune image.


    L'eau de ces bois sombres
    Est si pure et si uniquement fluide
    Et consacrée en cet écoulement de source
    Vocation marine où je me mire.


    O larmes à l'intérieur de moi
    Au creux de cet espace grave
    Où veillent les droits piliers
    De ma patience ancienne
    Pour vous garder
    Solitude éternelle solitude de l'eau.

     

                                                             Anne Hébert   ( 1916 - 2000 )

     

     

    Fontaine Jardin de Verone ( Italie )

     

    Jardin à Verone ( Italie )

     


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  •  Andrée CHEDID x

     

     

     

     

    ... suivis d'un poème d'Andrée CHEDID, d'origine syro-libanaise. Née au Caire en 1920, Grand officier de la Légion d'honneur depuis le 12 avril 2009. Poète ( je n'aime pas le mot poétesse ) d'expression française, elle vit à Paris depuis 1946.

     Dans toute son œuvre, elle célèbre la vie, tout en ayant conscience de sa précarité. Elle encourage chaque homme à accepter l'altérité. Elle évoque aussi l'Orient avec une grande sensualité pour mettre en avant ses parfums.


    Elle est aussi la mère du chanteur, compositeur, interprète Louis Chedid.

                                                                                                                                                          Prima  

     

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    personnes108476

     

                                                 "Je est un autre"  Arthur R.


    À force de m’écrire
    Je me découvre un peu
    Je recherche l’Autre


    J’aperçois au loin
    La femme que j’ai été
    Je discerne ses gestes
    Je glisse sur ses défauts
    Je pénètre à l’intérieur
    D’une conscience évanouie
    J’explore son regard
    Comme ses nuits


    Je dépiste et dénude un ciel
    Sans réponse et sans voix
    Je parcours d’autres domaines
    J’invente mon langage
    Et m’évade en Poésie

     

    Retombée sur ma Terre
    J’y répète à voix basse
    Inventions et souvenirs


    À force de m’écrire
    Je me découvre un peu
    Et je retrouve l’Autre.


                                         Andrée Chedid

                    (Poème inédit pour Le Printemps des Poètes - Éloge de l'autre - 2007)

     

     

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  • Parc 1

     

    http://www.deezer.com/listen-1108471

     

     

    Le vieux village était rempli de roses
    et je marchais dans la grande chaleur
    et puis ensuite dans la grande froideur
    de vieux chemins où les feuilles s’endorment.

     
    Puis je longeai un mur long et usé ;
    c’était un parc où étaient de grands arbres,
    et je sentis une odeur du passé,
    dans les grands arbres et dans les roses blanches.

     
    Personne ne devait l’habiter plus...
    Dans ce grand parc, sans doute, on avait lu...
    Et maintenant, comme s’il avait plu,
    les ébéniers luisaient au soleil cru.

     
    Ah ! des enfants des autrefois, sans doute,
    s’amusèrent dans ce parc si ombreux...
    On avait fait venir des plantes rouges
    des pays loin, aux fruits très dangereux.

     
    Et les parents, en leur montrant les plantes,
    leur expliquaient : celle-ci n’est pas bonne...
    c’est du poison... elle arrive de l’Inde...
    et celle-là est de la belladone.

     
    Et ils disaient encore : cet arbre-ci
    vient du Japon où fut votre vieil oncle...
    Il l’apporta tout petit, tout petit,
    avec des feuilles grandes comme l’ongle.

     
    Ils disaient encore : nous nous souvenons
    du jour où l’oncle revint d’un voyage aux Indes ;

     

                                            ( ... )

     

                     Francis JAMMES  ( 1868 - 1938 )

     

    parc 2

     

      


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